Les droits en matière de santé reproductive des femmes en Afrique ont connu une évolution significative au fil des décennies, mais les défis persistent. La conférence Women Deliver, qui s’est tenue à Vancouver du 3 au 6 juin 2019, a mis en lumière les défis sur la santé sexuelle et reproductive des femmes en Afrique francophone. L’accès aux soins de santé reproductive, y compris l’accès aux pilules abortives, reste une question cruciale dans de nombreux pays du continent souvent en raison de contextes sociaux, culturels, religieux et législatifs complexes. Alors que nous célébrons le mois de la femme, il est impératif de réfléchir à l’état actuel de ces droits et aux perspectives d’amélioration.
Portrait de la Santé Reproductive en Afrique Francophone
En Afrique francophone, les femmes sont confrontées à une série de défis complexes, résultant d’une interconnexion de facteurs socioculturels, économiques et politiques. Malgré les efforts pour améliorer la situation, les taux élevés de grossesses non désirées, de mortalité maternelle et infantile persistent, mettant en lumière l’urgence d’interventions ciblées.
Selon les données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le taux de mortalité maternelle dans certains pays africains francophones reste alarmant, avec par exemple 542 décès pour 100 000 naissances vivantes au Mali. Les traditions et les croyances religieuses influencent souvent la perception et le traitement de la santé reproductive, favorisant des pratiques néfastes telles que le mariage précoce et les avortements dangereux, qui bafouent les droits fondamentaux des femmes. Ces pratiques touchent respectivement 36% des filles mariées avant l’âge de 18 ans dans la majorité de pays d’Afrique francophone, mettant en évidence la persistance des inégalités de genre et la violation des droits des femmes à l’autonomie corporelle et à la santé reproductive.
L’accès aux pilules abortives
L’accès aux pilules abortives, telles que le Misoprostol et le Mifépristone, a été une avancée majeure dans la lutte pour les droits reproductifs des femmes en Afrique francophone. Ces médicaments offrent une alternative plus sûre et moins invasive aux méthodes traditionnelles d’avortement, qui peuvent être dangereuses et souvent mortelles. Dans la région, ces pilules sont disponibles sous différentes marques telles que Cytotec, miso-fem, Misodia, etc., et peuvent être trouver dans les pharmacies locales. Cependant, malgré cette avancée, l’utilisation et la disponibilité de ces pilules restent souvent limitées en raison de divers facteurs, notamment la réglementation restrictive, le manque de sensibilisation, la désinformation à ce sujet et la peur du jugement.
Des efforts concertés sont déployés par divers acteurs pour surmonter ces obstacles. Des organisations spécialisées en santé reproductive, telles que Marie Stopes International et certaines associations locales sur le planning familial et le bien-être familial, ont considérablement facilité l’accessibilité à ces pilules dans plusieurs pays africains. En outre, Women First Digital (WFD) joue un rôle crucial dans ce domaine en fournissant des solutions numériques innovantes afin de rendre l’avortement et la contraception autogérés plus accessibles et équitables. Leur plateforme en ligne offre des informations détaillées, des ressources éducatives et un soutien personnalisé, aidant ainsi les femmes à prendre des décisions éclairées concernant leur santé reproductive, où qu’elles soient et quel que soit leur contexte socio-culturel.
Le mois de la femme
Le mois de la Femme offre une occasion précieuse de mettre en lumière les défis auxquels les femmes africaines sont confrontées en matière de DROIT et de santé sexuelle et reproductive. C’est un moment pour célébrer les réalisations des femmes, mais aussi pour plaider en faveur de l’égalité des sexes et des droits des femmes à disposer de leur corps et à prendre des décisions autonomes en matière de santé.
Des femmes telles que Mariette Montcho (militante et présidente d’associations de défense des droits des femmes au Bénin), Fatimata M’Baye (présidente de l’Association Mauritanienne des droits de l’Homme) se distinguent par leur engagement dans la lutte pour les droits reproductifs. Ces militantes et d’autres, issues de divers horizons, œuvrent sans relâche pour soutenir l’accès aux soins d’avortement sécurisés et légaux dans leur communauté et au-delà. En tant que voix de la conscience sociale, elles organisent des séances de sensibilisation, des manifestations pacifiques et des campagnes de plaidoyer pour promouvoir la reconnaissance des droits reproductifs des femmes, y compris le droit à l’avortement sécurisé et légal. Par leur action, elles inspirent d’autres femmes et font progresser la lutte pour la santé reproductive et les droits des femmes en Afrique francophone.
Conclusion
Pour progresser dans la promotion des droits de la santé sexuelle et reproductive des femmes en Afrique francophone, il est crucial d’adopter une approche holistique et intégrée. Cela inclut la mise en œuvre de politiques progressistes en matière d’avortement sécurisé, l’amélioration de l’accès aux services de santé reproductive, la promotion de l’éducation sexuelle complète et l’autonomisation économique des femmes.
De plus, il est essentiel d’impliquer activement les communautés locales, les leaders religieux, les professionnels de la santé et les décideurs politiques dans la conception et la mise en œuvre de programmes visant à améliorer la santé sexuelle et reproductive des femmes. En collaborant de manière concertée, il est possible de créer un environnement favorable où chaque femme a le droit de prendre des décisions éclairées sur sa santé et son corps, contribuant ainsi à bâtir des sociétés plus équitables et inclusives pour tous. Visitez Lapilule.org si vous ou une personne que vous connaissez avez besoin d’informations fiables pour avorter en toute sécurité avec des pilules.